✨ Piège 1 : communiquer au pic de la crise émotionnelle
Pourquoi raisonner un enfant en crise ne fonctionne pas
"Pourquoi tu hurles comme ça ? Qu'est-ce qui ne va pas ?" Quand votre enfant est en pleine crise, rouge de colère et les poings serrés, votre réflexe naturel est de chercher à comprendre. Pourtant, c'est exactement le mauvais moment pour engager une conversation.
Lorsqu'un enfant explose émotionnellement, son cerveau est littéralement déconnecté. Tenter de raisonner un enfant en crise revient à parler à quelqu'un qui ne peut physiologiquement pas vous entendre. Pire, cela peut intensifier sa frustration car il se sent incompris. Ça vous parle ?
Cette erreur est d'autant plus fréquente avec les enfants intenses, ceux qui vivent leurs émotions de manière amplifiée. Ces enfants, souvent qualifiés de "difficiles", possèdent en réalité une sensibilité émotionnelle exceptionnelle, mais ils n'ont pas encore appris à la maîtriser.
Les 3 questions à poser après la tempête émotionnelle
La règle d'or : attendre que l'orage passe avant de parler météo. Une fois que votre enfant a retrouvé son calme, c'est le moment idéal pour explorer ce qui s'est passé, sans jugement.
Posez-vous d'abord la question : qu'est-ce qui a déclenché cette colère ? Car contrairement aux idées reçues, un enfant qui explose n'est pas capricieux. Il exprime un besoin non satisfait qu'il faut découvrir ensemble.
Voici trois questions magiques à poser après la crise :
- "Qu'est-ce qui t'a mis en colère ?"
- "Qu'as-tu ressenti dans ton corps ?"
- "Qu'est-ce qu'on pourrait faire différemment quand tu sens que la colère arrive ?"
Ces questions permettent à votre enfant de développer son intelligence émotionnelle. Elles l'aident à identifier ses déclencheurs, à reconnaître les signaux corporels de la colère, et à anticiper ses réactions futures. C'est ainsi qu'il apprendra progressivement à gérer ses tempêtes intérieures.
L'objectif n'est pas d'éliminer la colère (scoop : c'est impossible et contre-productif) mais de trouver des solutions pour ne plus la subir.
✨ Piège 2 : créer une distance émotionnelle
Quand l'amour parental s'épuise face aux crises
Soyons honnêtes : avec un enfant intense, il est parfois difficile de garder son calme et de rester bienveillant. Ces enfants qui explosent régulièrement, qui semblent toujours à cran, qui transforment chaque sortie en épreuve d'endurance, peuvent épuiser l'amour parental le plus solide et inconditionnel.
Face à cette réalité douloureuse, beaucoup de parents adoptent inconsciemment une stratégie de protection : ils créent de la distance. Moins de câlins, moins de moments privilégiés, moins d'attention positive. "Je marche sur des œufs avec lui", "J'ai peur de déclencher une crise", "Je préfère éviter les conflits" sont autant de phrases qui trahissent cette mise à distance.
Cette stratégie est compréhensible mais contre-productive. Car plus votre enfant se sent déconnecté de vous, plus ses réservoirs affectifs se vident, et plus il aura tendance à exploser pour attirer l'attention.
Comment remplir le réservoir affectif de votre enfant
Le paradoxe de l'enfant intense : c'est quand il est le plus difficile à aimer qu'il a le plus besoin d'amour. Imaginez le réservoir d'amour de votre enfant comme une jauge d'essence. Plus ce réservoir est plein, plus il peut gérer ses frustrations et ses surcharges émotionnelles. Résultat : un enfant plus serein et un parent plus détendu.
Vous vous demandez comment faire ? Ça se passe juste en dessous.
Concrètement, cela signifie :
- Multiplier les moments de connexion positive, même courts (5 minutes de jeu exclusif)
- Exprimer votre amour inconditionnel : "Je t'aime même quand tu es en colère",
- Chercher ses qualités et les verbaliser : "J'admire ta passion", "Tu as un cœur énorme",
- Respecter son rythme et ses besoins sensoriels.
Trouvez aussi des actions qui aident votre enfant à redescendre en pression avant l'explosion : sauter sur place, souffler fort comme un dragon, rugir comme un tigre, déchirer une feuille de papier, serrer très fort un coussin, ou simplement faire un câlin.
Chaque enfant a ses propres "soupapes" de décompression. Votre mission : les identifier ensemble.
Vous allez voir, ça marche !
✨ Piège 3 : considérer les émotions comme vos ennemis
Stop aux émotions interdites chez l'enfant
"Arrête de pleurer !", "Ne te mets pas dans cet état !", "Calme-toi tout de suite !".
Ces phrases, nous les prononçons tous avec les meilleures intentions. Nous voulons aider notre enfant à retrouver sa sérénité. Mais en réalité, nous lui envoyons le message que ses émotions sont problématiques, qu'elles doivent être étouffées ou contrôlées.
Cette vision des émotions comme des ennemies à combattre est l'un des pièges les plus répandus. Elle pousse les enfants à refouler leurs ressentis, ce qui ne fait que reporter le problème et l'amplifier.
Décoder les messages cachés des émotions intenses
Les émotions ne sont pas là pour nous empêcher d'avancer, mais pour nous aider à surmonter les défis. Chaque émotion a sa fonction, y compris les plus désagréables.
Prenons un exemple concret : lors d'une sortie en roller, une descente peut effrayer votre enfant. Mais c'est grâce à cette peur qu'il va instinctivement ralentir et éviter une chute dangereuse. La peur n'est pas son ennemie, c'est sa bonne fée.
Il en va de même pour la colère. Cette émotion surgit quand quelque chose ne va pas, quand nos limites sont franchies ou nos besoins ignorés. D'après Isabelle Filliozat, psychologue spécialiste des émotions, la colère est un signal d'alarme précieux. Elle nous indique que quelque chose doit changer.
Plutôt que de lutter contre les émotions de votre enfant, apprenez-lui à les décoder :
- "Je vois que tu es en colère, qu'est-ce que ton corps essaie de te dire ?"
- "Cette tristesse, de quoi a-t-elle besoin ?"
- "Ta peur te protège de quelque chose, découvrons de quoi"
L'objectif est d'équilibrer expression et régulation. Car il est aussi nuisible de trop contrôler ses émotions que de ne pas les contrôler du tout. C'est cet équilibre délicat qui caractérise une saine gestion émotionnelle.
✨ Piège 4 : négliger votre bien-être de parents
Le sacrifice parental : une fausse bonne idée
"Un bon parent se sacrifie pour son enfant." Cette croyance toxique pousse de nombreux parents d'enfants intenses à s'oublier complètement. Ils abandonnent leurs loisirs, négligent leurs amitiés, renoncent à leurs moments de pause. Ils pensent que se préoccuper d'eux-mêmes serait égoïste.
Pourtant, les recherches sont formelles : les problèmes de régulation émotionnelle chez les enfants affectent directement le bien-être psychologique de leurs parents. Anxiété, épuisement, sentiment d'incompétence, isolement social... Les mères d'enfants atypiques sont particulièrement touchées.
Cette négligence de soi crée un cercle vicieux : plus vous êtes épuisé, moins vous êtes disponible émotionnellement pour votre enfant, plus il risque de se dysréguler, plus vous vous épuisez. Logique non ?
Prendre soin de soi pour mieux accompagner son enfant
Prendre soin de soi n'est pas du luxe, c'est de la nécessité. Un parent équilibré est infiniment plus efficace qu'un parent qui subit. Vos besoins comptent autant que ceux de votre enfant.
Concrètement :
- Identifiez vos signaux d'alarme personnels (irritabilité accrue, fatigue chronique, perte de patience),
- Planifiez des moments de récupération, même courts (15 minutes de lecture, une douche réconfortante, un appel à un ami, une séance de sport),
- Demandez de l'aide sans culpabilité : famille, amis, professionnels,
- Rejoignez des groupes de parents dans la même situation : vous n'êtes pas seuls,
- Consultez si nécessaire : un parent qui va mal ne peut pas aider efficacement son enfant.
Rappelez-vous cette métaphore de l'avion : mettez votre masque à oxygène avant d'aider les autres. C'est en préservant votre équilibre que vous donnerez le meilleur de vous-même à votre famille.
Et… le meilleur pour la fin : gardez en tête que l’amélioration de la dysrégulation émotionnelle chez votre enfant peut bénéficier à tous !
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L'irritabilité chronique : un signal d'alarme
Attention à ne pas confondre colères normales et irritabilité chronique. Cette dernière se caractérise par deux composantes :
- Une humeur négative quasi-permanente (colère, tristesse, irritabilité la plupart du temps),
- Des crises de rage disproportionnées par rapport au déclencheur et à l'âge de l'enfant,
Vous voyez le tableau ? Si votre enfant présente ces signes de manière persistante, il est important de consulter un professionnel. Cette irritabilité peut masquer un trouble sous-jacent nécessitant un accompagnement spécialisé.


Une question ?
Notre équipe d'experts est là pour vous accompagner dans l'épanouissement de votre enfant.
Les manifestations physiques à reconnaître
Les émotions ne sont pas que dans la tête ! Elles s'accompagnent toujours de manifestations corporelles. Apprenez à votre enfant à repérer ces signaux d'alerte : mâchoires serrées, poings fermés, respiration rapide, sensation de chaleur, nœud dans le ventre...
Plus il identifiera ces signaux précocement, plus il pourra agir avant l'explosion. C'est la base de la prévention des crises : anticiper plutôt que subir.
Allons plus loin. Allons chercher du côté scientifique. Le cortex préfrontal abrite une zone particulièrement précieuse : le cortex orbito-frontal. Cette région cérébrale orchestre nos émotions, notre empathie, notre sens moral et notre capacité à prendre des décisions réfléchies. Le hic ? Chez l'enfant, ce centre de contrôle fonctionne encore en mode apprenti-débutant. Pourquoi ? Parce que cette zone n’est pas encore mature.
Une question de besoin
D'après Isabelle Filliozat, la colère est toujours le signal d'un besoin non satisfait. Un enfant en colère n'est donc jamais capricieux. C'est un enfant qui exprime, maladroitement certes, quelque chose d'important. Vous voyez le tableau ? Autrement dit, derrière chaque explosion se cache un message : besoin de sécurité, d'autonomie, de reconnaissance, d'appartenance, de justice... Votre rôle de détective émotionnel consiste à décoder ce message pour y répondre de manière adaptée.
Une histoire de message
La colère permet à l'enfant de poser ses limites et d'affirmer sa personnalité. S'il explose parce qu'on ne l'écoute pas, c'est qu'il a besoin d'être entendu. S'il s'énerve parce qu'on lui prend son jouet sans demander, c'est qu'il veut qu'on respecte ses affaires. Cette logique émotionnelle est parfaitement cohérente, même si l'expression reste à perfectionner.

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✨ Dysrégulation émotionnelle : ce qu’il faut retenir
La dysrégulation émotionnelle de votre enfant n'est pas une fatalité. Derrière chaque tempête se cache un enfant qui apprend, maladroitement avouons-le, à naviguer dans un monde d'émotions complexes. Votre rôle n'est pas de contrôler ses émotions, mais de l'accompagner dans cette découverte avec bienveillance et patience.
Rappelez-vous : un enfant qui exprime intensément ses émotions n'est pas un enfant problématique, c'est un enfant qui ressent profondément. En tant que parent, vous êtes son meilleur guide dans cette aventure émotionnelle. Accrochez-vous et n’abandonnez pas la partie, nous pouvons vous aider.